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Uvéite syphilitique : étude rétrospective tricentrique de 67 patients - 23/11/16

Doi : 10.1016/j.annder.2016.09.157 
F. Hoogewoud 1, L. Frumholtz 2, , P. Loubet 3, S. Salah 1, C. Charlier 4, P. Blanche 2, C. Le Jeunne 2, O. Launay 5, O. Lortholary 4, N. Dupin 6, A. Brezin 1, M. Groh 2
1 Ophtalmologie 
2 Médecine interne 
3 Biostatistiques, hôpital Cochin, Paris, France 
4 Maladies infectieuses, hôpital Necker 
5 Maladies infectieuses 
6 Dermatologie, hôpital Cochin, Paris, France 

Auteur correspondant.

Résumé

Introduction

Par analogie avec la neurosyphilis, le traitement (TTT) de l’uvéite syphilitique est basé sur la pénicilline G (péni G) intraveineuse. Cependant, des données préliminaires suggèrent que les céphalosporines de 3e génération (C3G) et la benzathine pénicilline pourraient également être efficaces.

Matériel et méthodes

L’ensemble des patients traités pour une uvéite syphilitique sur la période 2004–2014 dans 3 CHU a été inclus. Les données ont été recueillies à j0, j7, M1 et M3 après début du TTT. À j7, l’amélioration clinique était définie comme une diminution2+de l’inflammation en chambre antérieure (CA), dans le vitré, et une diminution de la taille du foyer rétinien. À M1, la guérison était définie comme l’absence de cellules en CA, de hyalite, de foyer actif, et de papillite. La guérison a été étudiée en fonction du délai entre l’apparition des premiers symptômes et le début du TTT, du type d’atteinte oculaire, du statut sérologique pour le VIH, du caractère anormal ou non de la ponction lombaire (PL), du titre VDRL sérique, de l’acuité visuelle initiale, de l’utilisation ou non de corticoïdes systémiques, du type de TTT (groupe A : au moins 15jours de péni G IV ; groupe B : au moins 5jours de péni G relayée par un TTT intramusculaire type C3G et/ou benzathine pénicilline ; groupe C : TTT par C3G et/ou benzathine pénicilline exclusif) et de l’évolution à j7. Les facteurs associés à la guérison en analyse univariée ont été explorés grâce à une analyse multivariée ajustée sur l’acuité visuelle et le type de traitement.

Résultats

Soixante-sept patients (96 yeux) ont été inclus, dont 36 (54 %) étaient séropositifs pour le VIH (nombre de CD4 médians : 317/mm3 [60–617]). Les patients VIH+ présentaient des paramètres inflammatoires (Tyndall, Flare, hyalite) plus importants, avaient plus souvent une panuvéite, mais moins souvent une uvéite postérieure. L’atteinte ophtalmologique était bilatérale dans 44 % des cas. Soixante et un pour cent des patients présentaient une atteinte cutanée (43 % un exanthème maculo-papuleux, 49 % des syphilides). L’atteinte cutanée précédait le diagnostic de 2,2 mois (2,8). La ponction lombaire a été pratiquée dans 84 % des cas.

En analyse univariée, le statut sérologique pour le VIH, le délai diagnostique de l’uvéite, la localisation anatomique, le caractère anormal de la PL, le titre de VDRL n’étaient pas associés à la guérison à M1, mais l’AV initiale>2/10, l’appartenance au groupe B et C de TTT et l’évolution favorable précoce l’étaient (p=0,05, p=0,03 et p=0,001 respectivement). Seule l’amélioration des lésions à j7 restait corrélée à la guérison en analyse multivariée (OR 3,4 IC95 % 2,3–4 ; p=0,001).

Conclusion

Après un TTT initial par péni G, le relais intramusculaire semble être une alternative au TTT par péni G exclusive des patients évoluant favorablement à j7. Ces données pourraient faciliter la prise en charge ambulatoire des patients mais nécessitent d’être confirmées par un essai prospectif randomisé contrôlé.

Le texte complet de cet article est disponible en PDF.

Mots clés : Syphilis, Uvéite


Plan


 Les illustrations et tableaux liés aux abstracts sont disponibles à l’adresse suivante : http://dx.doi.org/10.1016/j.annder.2016.10.003.


© 2016  Publié par Elsevier Masson SAS.
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Vol 143 - N° 12S

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